Bah dis donc il navigue vraiment au raz de l'eau !
En fait ce bateau est un "glisseur"
on s'en rend d'autant compte en regardant le "profil des oeuvres vives ( sous la flottaison )
En reprenant le dessin d' origine, ...
je me suis amusé a représenter
- en rouge le "triangle" de la partie immergée de la coque
- en vert clair la ligne de flottaison ( bateau sans équipage )
Que remarque - t - on ?
a) d'abord que globalement le tiers AVant de la coque n'a quasiment AUCUN volume immergé ( bref notre ami Archimède ne va pas beaucoup pousser d'en dessous ...
donc fatalement, dès que l'on va mettre du poids à bord,, il n'y aura que TRES peu de résistance à l'enfoncement de la coque
on peut le constater en regardant ces photos
on ne peut VRAIMENT pas dire que la "portance" soit la caractéristique principale de cette coque sur sa moitié AV
b) que du fait de la forme "triangulaire" des oeuvres vives, le maximum de "portance" de la coque est concentrée sur la moitié ARrière de la coque, ce qui en soi est assez cohérent quand on sait qu'à l'origine le poste de pilotage était à l' arrière comme on peut le voir sur cette photo
Je rappelle qu'à l' époque
b) 1 - il n' y avait pas de démarreur électrique
b) 2 - sur le 22 cv Johnson ( avec hélice en bronze et échappement semi libre
) qui équipait ce bateau,il n' y avait pas de point mort ni de marche AV / AR ; bref, quand le moteur réussissait à démarrer (
ce qui arrivait de façon ... irrégulière et plutôt aléatoire ! ) , il fallait donc que TRES rapidement, celui qui avait réussi à démarrer le moteur se retrouve immédiatement aux commandes .
Autrement dit, entre le poids du moteur ( de l' essence ) et du pilote ( et d'un éventuel co-pilote ), çà "appuyait" pas mal sur l' ARrière du boat ...
Perso, je trouvais "handicapant" que la vision du pilote soit gênée devant par les éventuels passagers ( 2 adultes "moyens" ou 3 enfants ).
Et lorsque j' ai restauré le bateau, j'ai déplacé le volant de l' arrière à l' avant ( et idem pour les commandes de gaz et d'inversion de marche )
Voir des photos de la coque à l' envers, la caractéristique de "glisseur" apparait franchement !
Sur cette carène, on n' est " PAS VRAIMENT "
de le "V Profond" inventé et démocratisé par Ray HUNT
.
La "Libellule" est
principalement un bateau de plan d'eau intérieur ... Quelque part, à l' arret ou a faible vitesse, cela faisait un peu comme les bateaux de compèt' de ski nautique motorisés en in board, dont l' avant est un peu ...plongeant
lorsqu'ils sont à l' arret ou au ralenti...
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que sur la photo ci-dessous, si le pilote est devant, le copilote est lui, derrière
Du fait de sa carène porteuse et extra plate, ( et également avec le faible poids de la coque inférieur à 150 kgs ! bien qu'elle fut construite solidement ... )
elle commençait à hydroplaner
dès 15 km / h.
Lors de l' accélération, il n' y avait AUCUN cabrage ( là, je pense que les 2 gros "patins" qui entouraient et debordaient le moteur loin sur l' arrière n'y étaient pas étrangers
)
au-dela de 15 km/h l' accélération ( contrairement à une coque en "V" ) ne produisait pas une poussée verticale qui aurait diminué le volume immergé de la coque, comme on peut le constater avec nos carènes actuelles en "V" ....
En fait, ce bateau avait un comportement "binaire"
- ou il était enfoncé à l' arret ou au ralenti - et tant qu'il n' avait pas atteint sa vitesse de "glisse" , mais vu la finesse de son étrave et de ses lignes d' eau, il ne "poussait" pas d' eau pour autant
- ou il était en mode "glisse" comme on le voit sur la photos ci-dessous
Et là, ... le franc bord devenait tout de même un peu plus "sécurisant" ... ( ce n' est quand même jamais qu'une coque de moins de 5 mètres ... ) tant que le bateau était en ligne droite...
Car, comme je l' ai relaté précédemment, il était aisé en virage serré de mettre le plat bord dans l' eau ...
ce qui était d'autant plus facile que pour la moitié avant il n' y avait aucun volume immergé , donc aucune résistance à cette gite impressionnante
Pour en revenir au mode de fonctionnement binaire, ce caractère se sentait encore beaucoup plus à la décélération ...
Quelque part j' avaiS une sensation analogue, lorsqu'en vol à voile , on sort les aero freins et que l'on sent le planeur "descendre" horizontalement du fait d'une forte perte de portance ...
Avec la Libellule, tant que le régime moteur était suffisant, ... elle glissait
, et si on ralentissait progressivement ,la vitesse , certes, déclinait un peu ...
et dès que la vitesse n'était plus suffisante pour générer de la portance dynamique,
on sentait la coque s'enfoncer ( à l' horizontale, avec toujours ZERO cabrage ) et la vitesse chutait d'un coup de moitie, on passait d'un quinzaine de km/h à moins de 10
Faudrait pas passer trop près d'un bateau de wake avec !!
OUI
... surtout si la bateau est au ralenti , en revanche en navigation en mode glisse ...
a) si l' on maintenait la vitesse , l'étrave TRES FINE ( limite "perce vague" comme on dit de nos jours ) va pénétrer dans la vague et la forme tulipée de l' étrave enverra loin de part et d'autre la gerbe du sillage
b)
l' erreur A NE SURTOUT PAS FAIRE aurait été de ralentir ... ce qui aurait fait chuter de façon + ou - importante la portance de la coque ( surtout vers l' avant ) ...
et dans ce cas , l'avant aurait un peu plongé
... et le pont avant n'aurait pas géné le remplissage du cockpit ( non autovideur )